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m-entends-tu-petite-soeur

Rondeur et symétrie, ombres et lumière, netteté et flou, cette création de Carolline Auclair procure douceur et plénitude. Les formes que dessinent les plantes ressemblent au mouvement d’une danse embrassant l’évocation de la lune ou du soleil.

La partie inférieure de la composition semble reproduire sa partie supérieure, comme si microcosme et macrocosme se reflétaient pour dire l’harmonie et l’équilibre du tout. Plus encore, la lumière qui émane des fougères rayonne sur toute l’oeuvre. Le travail de Carolline Auclair parle de l’empreinte que laisse l’énergie des plantes qu’elle cueille. L’artiste explique :

« En accomplissant le geste millénaire de la collecte, je cueille doucement et respectueusement la mémoire de paysages, de ces espaces si grands et majestueux, à la fois si près et tout petit, le macrocosme et le microcosme dans un même temps, pour un instant. Ces herbes que je récolte demeurent précieuses, ce sont des stars, des icônes que je pose sur ma toile ou sur un nid de feuilles pour créer un contraste de couleur, une hymne à la vie. Je cherche à rendre tangible l’émotion ressentie lors de ma cueillette en redonnant une énergie à sa matière première ».

Pour cette création, intitulée « M’entends-tu petite soeur », Carolline n’a utilisé que des plantes cueillies dans les Laurentides, donc dans la forêt boréale ainsi qu’une abondance de fougères : de la surette que l’artiste aime pour ces petites fleurs délicates en forme de coeur ; des fougères, choisies pour ce qu’elles symbolisaient chez les peuples celtes : la mémoire, mais aussi la sincérité, la franchise et la fascination. Le choix de ces plantes en effet est étroitement lié à son titre, cette question aux multiples sens destinée à la petite soeur de Carolline, Jessica : l’oeuvre lui exprime à la fois l’amour, les pensées, l’espoir et la fierté. Un cèdre est peint à l’envers de sorte que ses feuilles deviennent racines : c’est dire combien ce travail traite des origines et des liens familiaux. Au sommet, la fleur – une asclépiade – qui demeure sous sa forme d’empreinte, continue de grandir et de se transformer sous la lumière voisine de cercles blancs : tout comme l’énergie d’amour qu’adresse l’artiste à travers son oeuvre, tout comme la petite soeur sur laquelle l’univers semble veiller. « M’entends-tu petite soeur ? » est aussi destinée à Roxanne, la grande soeur de Carolline et, au-delà, à toutes les femmes du monde, particulièrement celles des premières nations. Au même instant, cette oeuvre est un message d’amour et de gratitude à cette autre ‘petite soeur’, la Nature, et à sa beauté, message délicatement envoyé par l’artiste elle-même.

Ainsi, la partie supérieure de la composition, la plus éclairée, prend la force d’une prière, d’une méditation, dont la lumière et la clarté rayonnent sur le monde représenté plus bas.

 

 

Carolline Auclair traduit très poétiquement l’énergie de cette création par ses mots :

« M’entends-tu petite sœur ? Je suis avec toi. Je sillonne une multitude de rivières et de lacs, je traverse des forêts et des déserts, je gravis des montagnes, mon âme n’a pas de frontière. Entends-tu les battements de mon cœur s’unir aux tiens ? »

L’oeuvre en cela résonne de l’intimité familiale et des liens tissés avec la Nature. Le monde végétal et les paysages ainsi recréés, rendus à leur vie, sont les destinataires tout autant que les dépositaires d’un message d’amour que nous murmure leur empreinte sublimée par le travail artistique.

« M’entends-tu petite soeur ? », 91x30cm – 2014

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